Bonjour Matthieu, pouvez-vous vous présenter ? votre parcours et votre métier ?
Je m’appelle Matthieu, je travaille au CHI de Meulan-Les Mureaux depuis près de 11 ans. J’ai commencé en tant que cuisinier puis, après 3 ans, ai été promu responsable de production et depuis août 2019, je suis responsable du service restauration et pilote toute cette activité sur l’hôpital.
Au niveau de ma formation, ayant fait l’école Hôtelière, j’ai obtenu un BEP cuisinier, puis j’ai poursuivi avec un CAP Pâtissier Glacier, Chocolatier, Confiseur que j’ai complété avec un BEP boulanger en 1 an.
Pourquoi cela vous a paru important de suivre cette formation autour de l’alimentation responsable ?
Il n’y a pas encore eu dans l’établissement de projets durables en alimentation responsable. Comme c’est quelque chose qui me tient à cœur, en lien avec mes valeurs propres en tant que consommateur, il est important pour moi de réduire le gaspillage alimentaire à tous les niveaux, tant d’un point de vue éthique que d’un point de vue économique.
Aujourd’hui en 2021, ça me fait mal au cœur de voir qu’on jette encore de la nourriture à la poubelle. Comme vu lors de cette journée de formation, un tiers de la production mondiale termine à la poubelle, c’est inimaginable, surtout quand on connait le nombre de décès par an lié à la malnutrition, cela me dérange profondément.
C’est pour cela que je voudrais tout faire à mon niveau pour éviter le gaspillage, d’abord dans la sphère privée, mais également dans la sphère professionnelle. J’aimerais faire en sorte que, sans forcément être exemplaire en tout point, notre fonctionnement s’accorde mieux avec mes valeurs personnelles.
C’est pourquoi, ces projets sont des objectifs en lien avec la politique DLHA et plus largement de l’établissement qui souhaite s’inscrire dans une démarche de développement durable pour les années à venir.
Par rapport à ce que vous attendiez de cette formation que pouvez-vous dire ?
Je n’avais pas d’attente particulière puisque nous en sommes encore qu’au stade d’ébauche pour l’instant et beaucoup de choses restent à faire. J’ai besoin d’emmagasiner un maximum d’informations sur le sujet et d’avoir le plus d’outils à ma disposition pour mettre ces projets sur pied. De plus, la partie réglementation me sera fort utile puisque ce sera mon levier principal de leur mise sur rail. (Loi Egalim NDLR)
Pour résumer, sans avoir d’attente particulière j’ai conscience que j’ai énormément de choses à apprendre et à faire.
Vous êtes inscrit sur le parcours de formation alimentation responsable à l’ISA, Qu’attendez-vous de ce parcours et que cela va changer pour vous au niveau de votre travail ?
Je pense que l’intérêt de cette formation et du cursus complet est, à tous les niveaux possibles de l’alimentation responsable, avoir connaissance des outils de toute la chaine et à tous les stades de production. En effet, suivre uniquement la formation sur le gaspillage (que j’ai déjà faite) c’est un bon début, mais cela ne suffit pas selon moi.
Avant de revaloriser les déchets (ce qu’on avait vu durant ladite formation) l’intérêt serait déjà de réduire leur nombre. L’intérêt principal sera donc d’identifier les moyens de réduire le gaspillage alimentaire et permettre des achats vertueux pour tendre vers une alimentation plus responsable.
Avec mon équipe, j’essaie de leur expliquer les tenants, les aboutissants et les moyens d’y arriver. J’espère sincèrement que d’ici à la fin de ma carrière, j’aurai changé les habitudes au sein de ma structure.
Pour vous en quoi l’alimentation responsable et la transition de la restauration collective dans ce sens vous paraissent importante ?
Ce sont des valeurs importantes pour moi, et on se doit chacun à notre niveau de faire le nécessaire. Il faut vraiment que tous les acteurs, tous les responsables de service et directeurs du secteur de la restauration collective, où il y a énormément de couverts, prennent conscience de l’urgence de la situation. Que tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses le fassent.
Tous les « gros » de la restauration collective privée concédée (Elior, Sodexo,…) ont déjà fait un gros travail là-dessus, néanmoins, il y a encore beaucoup à faire pour tous les hôpitaux et collectivités territoriales qui n’ont pas forcément les même libertés d’action en terme de budget.
Cette formation va-t-elle changer quelque chose au niveau personnel pour vous ? au niveau du foyer ?
Ça c’est sûr. Je sensibilise mes enfants depuis toujours à l’importance de manger juste et de ne pas gaspiller, on se doit tous dans la vie privée de partager les bons réflexes afin que les choses changent pour les générations futures…
Ce sera le mot de la fin, Merci Matthieu.